Ce mois de janvier 2025 marque une étape clé pour la ville de Copenhague, engagée depuis plus d’une décennie dans un défi sans précédent : devenir la première capitale au monde à atteindre la neutralité carbone. Cet engagement, inscrit dans le Plan Climat 2025, visait non seulement à répondre à l’urgence climatique en réduisant drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, mais aussi à positionner la ville en un modèle de transition écologique.
Dès 2012, les autorités municipales ont mis en place un cadre stratégique ambitieux, visant à transformer durablement la ville grâce à des réformes radicales dans les domaines de l’énergie, de la mobilité et de l’urbanisme.
Aujourd’hui, alors que l’échéance approche, quel bilan pouvons-nous dresser de ces efforts ? Quelles réussites marquantes ont permis à la capitale danoise de se rapprocher de son objectif ? Quels défis ont freiné cette ambition ? Et surtout, quelles leçons tirer pour l’avenir des villes durables ?
Le plan climat 2025 : une ambition pionnière
Bien plus qu’une simple feuille de route, le Plan Climat 2025 a constitué un projet visionnaire, façonnant une nouvelle approche du développement urbain durable. Dès son adoption, le Plan Climat 2025 a été pensé comme une transformation systémique de la ville, reposant sur trois axes stratégiques : la réduction massive des émissions de CO₂, une transition énergétique complète et une refonte de la mobilité et de l’urbanisme. Cette approche intégrée devait permettre à Copenhague de devenir un laboratoire urbain à ciel ouvert, inspirant d’autres métropoles à travers le monde.
Les progrès réalisés : une transformation en profondeur
Une réduction spectaculaire des émissions de CO₂
En l’espace de vingt ans, Copenhague a réussi à réduire ses émissions de 72,6 %, grâce à une mobilisation forte des autorités, des entreprises et des citoyens. Cette réduction impressionnante résulte d’initiatives variées, allant de la modernisation des infrastructures énergétiques à la promotion de comportements plus durables au quotidien.
Une transition énergétique réussie
L’un des piliers du plan reposait sur l’abandon progressif des énergies fossiles. La ville a massivement investi dans les parcs éoliens offshore, qui produisent aujourd’hui une part significative de l’électricité consommée localement. En parallèle, l’extension du réseau de chauffage urbain permet d’optimiser l’utilisation de la chaleur résiduelle des industries et des centrales de valorisation énergétique, permettant ainsi à Copenhague de réduire sa dépendance aux énergies fossiles.
Mobilité : un modèle de transports durables
L’un des succès les plus visibles est sans doute la révolution de la mobilité. Aujourd’hui, 49 % des habitants se déplacent à vélo, faisant de Copenhague une référence mondiale en matière de mobilité douce. La ville a multiplié les infrastructures dédiées : ponts exclusivement cyclables, autoroutes cyclables reliant les banlieues au centre-ville, parkings à vélos sécurisés et pistes adaptées aux différentes conditions climatiques.
Le transport public s’est également transformé. L’ensemble des bus fonctionne désormais à l’électricité ou au biogaz, tandis que l’extension du métro a permis de réduire encore davantage l’usage de la voiture en centre-ville. Cette modernisation a non seulement contribué à la réduction des émissions, mais aussi amélioré la qualité de vie des habitants en diminuant la pollution sonore et atmosphérique.
Urbanisme durable : des éco-quartiers exemplaires
L’approche de Copenhague ne s’est pas limitée aux infrastructures énergétiques et de transport. L’urbanisme durable s’est matérialisé par la création de deux éco-quartiers pionniers, Nordhavn et Ørestad, qui intègrent des bâtiments à énergie positive, des espaces verts et une architecture favorisant la mixité fonctionnelle.
Ces quartiers incarnent une nouvelle manière d’envisager la ville, avec une optimisation de la consommation énergétique et une valorisation de la mobilité douce. L’ensemble de la ville a également bénéficié de solutions innovantes pour améliorer la gestion des eaux pluviales en réponse aux pluies dévastatrices de juillet 2011. Le parc Enghave, un des plus gros projets de protection de la ville et situé dans le quartier de Vesterbro en est l’exemple parfait avec une capacité de stockage d’eau de 22.600 𝑚3 intégrée à un parc arboré et pensé pour offrir un espace de détente aux habitants du quartier.
Dans la même dynamique, CopenHill illustre l’approche innovante danoise en intégrant une centrale de valorisation énergétique à des espaces de loisirs, démontrant ainsi que durabilité et qualité de vie peuvent aller de pair.
Des défis énergétiques, démographiques et financiers difficiles à surmonter
Bien que l’ensemble de ces avancées démontrent que la transition écologique est possible à grande échelle, l’objectif de neutralité carbone n’a pourtant pas été pleinement atteint. Certains secteurs, notamment le bâtiment et l’industrie, restent encore partiellement dépendants des énergies fossiles, rendant l’élimination totale des émissions plus complexe que prévu. La modernisation des infrastructures a représenté un coût considérable, nécessitant des investissements importants et une adaptation continue des politiques publiques.
Au-delà du défi financier, la pression démographique et l’essor du tourisme continuent d’exercer une forte demande énergétique sur la ville.
Perspectives futures : un engagement qui se prolonge
Copenhague ne voit pas son ambition comme un échec, mais comme une étape vers un avenir plus durable. Face aux réalités du terrain, la ville ajuste désormais son cap et vise une neutralité carbone totale d’ici 2030 ou 2035, poursuivant ses efforts tout en intensifiant ses actions.
Parmi les priorités, la création de forêts urbaines s’impose comme une solution clé, combinant absorption du CO₂, amélioration de la qualité de l’air et préservation de la biodiversité. La mobilité durable demeure un levier essentiel : infrastructures cyclables renforcées, transports publics propres et réduction progressive de la voiture individuelle. Sur le front énergétique, l’essor du solaire et de l’éolien offshore se poursuit, avec un déploiement accéléré sur les bâtiments et les infrastructures publiques.
Mais la transition ne peut réussir sans un engagement collectif. Sensibilisation au recyclage, réduction des déchets alimentaires, consommation responsable : autant d’initiatives qui continuent d’ impliquer fortement citoyens et entreprises dans cette dynamique verte. Copenhague mise aussi sur la coopération internationale, multipliant les partenariats avec d’autres métropoles et le secteur privé pour mutualiser innovations et bonnes pratiques. Un modèle en perpétuelle évolution, qui s’affirme comme une référence mondiale en matière de ville durable.
Découvrir le projet : expérimentez la ville durable lors de votre séjour
Que l’on soit simple voyageur curieux ou professionnel en quête d’inspiration, la capitale danoise offre une immersion unique dans un modèle de ville verte en constante évolution.
NORDIC INSITE propose notamment des visites guidées des éco-quartiers de Nordhavn ou Ørestad, en compagnie de nos experts, ou encore de CopenHill, pour un aperçu de l’approche innovante et ludique de la transition écologique à la danoise.
Copenhague est également un terrain d’apprentissage exceptionnel dans le cadre de Learning Expedition afin d’offrir à ses collaborateurs une véritable immersion dans les projets qui imaginent la ville de demain.
Conclusion
En 2025, Copenhague s’impose comme un modèle mondial de transition écologique, et ce malgré les défis persistants. Si l’objectif de neutralité carbone n’a pas encore été totalement atteint, la ville a prouvé qu’une transformation profonde était possible, sans compromettre l’attractivité économique ni la qualité de vie. Plus qu’une simple ambition politique, la transition écologique de Copenhague redéfinit ce que pourrait être la ville du futur : plus verte, plus résiliente et plus agréable à vivre. Une source d’inspiration pour le monde entier et une invitation, pour tous ceux qui s’y rendent, à découvrir une ville où l’avenir se construit dès aujourd’hui.
Sources :